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Chez Jirluin
15 décembre 2007

LE GRAND SERPENT DE MER

sermer

En juillet 1897, la canonnière française Avalanche patrouillant dans le nord de la baie d'Along, au Tonkin, essaie de tuer deux 'serpents de mer'. C'est la première fois qu'un bâtiment de guerre tire au canon contre une de ces créatures qui comptent parmi les plus fameuses énigmes de la zoologie.

L'Avalanche n'est pas le premier navire à trouver de tels animaux dans la baie d'Along, mais c'est le seul qui effectue trois rencontres en huit mois, et son expérience constitue un des plus importants témoignages en faveur de l'existence du grand serpent de mer. Révélés dans le numéro du 5 mars 1898 du Courrier d'Haïphong, les démêlés du lieutenant de vaisseau Lagrésille et de son équipage avec les monstres marins commencent en juillet 1897 au cous d'une patrouille au large de la baie d'Along. Si l'on en croit la déposition de l'officier, deux animaux longs d'une vingtaine de mètres et d'un diamètre de deux à trois mètres apparaissent subitement à la surface des eaux. Contrairement à des serpents, ils se déplacent en ondulant verticalement. Immédiatement, Lagrésille fait armer un des canons-revolvers du bord et ordonne un tir à 600 mètres. Le coup est légèrement trop court et les deux animaux effrayés plongent 'en soufflant bruyamment et en laissant à la surface un remous analogue à celui des brisants'. Les témoins ont le temps de noter la petite dimension de leur tête.

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Relativement fugitive, cette première observation ressemble à la plupart de celles faites antérieurement sur toutes les mers du monde. La deuxième se révèle beaucoup mois mouvementée. Le 15 février 1898, alors que l'Avalanche travers la baie de Fai-Tsi-Loung, au nord de la baie d'Along, deux bêtes semblables à celles de la première rencontre se profilent sur la mer. Cette fois, Lagrésille n'hésite pas et fait mettre cap sur elles. A 300 ou 400 mètres de la cible, les canons-revolvers tonnent et au moins deux coups au but sont enregistrés sur l'un des animaux; apparemment, aucun ne le blesse. L'une des bêtes disparaît cependant dans les profondeurs et l'Avalanche tente d'éperonner l'autre, mais l'animal est trop rapide. La canonnière le poursuit ensuite parmi les îlots de Fai-Tsi-Loung. La chasse, vaine, dure une heure et demie, pendant laquelle les marins français observent à loisir l'animal. Sa taille avoisine la trentaine de mètres, sa peau est grise et lisse, ses nageoires sont noires et chacune de ses émersions est précédée d'un jet de vaporisation d'eau issu de la violence de sa respiration. Quand il plonge, on peut suivre sa trace grâce aux remous de 4 à 5 mètres de diamètre que provoquent ses ondulations verticales. Sa tête ressemble à celle d'un phoque, mais elle est deux fois plus grosse, et des formes en dents de scie suivent la ligne de son dos.

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Le 26 février 1898, Lagrésille invite à son bord le commandant Joannet ainsi que neuf officiers du cuirassé Bayard, lesquels se sont moqué de lui à propos de cette histoire, la veille, lors d'une réception. Au cours du repas de midi, alors que la canonnière se trouve à nouveau dans la baie de Fai-Tsi-Loung, un marin vient leur annoncer que 'deux serpents de mer' sont en vue. L'avalanche donne la chasse à l'une des bêtes durant 35 minutes et Lagrésille et ses invités l'aperçoivent distinctement à environ 200 mètres. Deux des officiers possèdent un appareil photographique: le temps de l'armer, l'animal est déjà trop éloigné pour qu'ils puissent espérer en prendre un cliché net. De retour à bord du Bayard, le commandant Joannet met au courant l'amiral de La Bédollière, qui fait télégraphier au gouverneur général Paul Doumer, futur président de la République, pour l'informer de l'observation et son intention d'organiser une 'battue' avec canonnières et canots à vapeur pour essayer de capturer l'un des animaux. Mais des incidents frontaliers avec la Chine l'empêchent de mettre son projet à exécution: les serpents de mer, une fois de plus, emportent leur secret au fond de l'eau...

Alors, mythe ou réalité, le grand serpent de mer ? Difficile de se prononcer.... Il ne faut pas oublier qu'il y a peu, le calamar géant n'était aux yeux de beaucoup qu'une légende, jusqu'à ce que des chercheurs japonnais réussissent à le filmer. Les abysses sont peuplés de créatures qui sont, pour l'instant, inconnues de l'homme. Ce qui nous amène à une affaire daté du 10 avril 1977, le chalutier japonnais Zuiyo Maru remonte une dépouille monstrueuse de plus de 10 mètres, non loin de la Nouvelle-Zélande. Elle dégage une tel odeur que le commandant la fait rejeter à la mer. Les photographies montrent un animal à long coup et à longue queue ressemblent à un plésiosaure. Elles font la une au Japon et la bête inspire même, par la suite, un personnage de bande dessinée....Voici les photographies de cette créatures qui pourrait ,tout aussi bien, être une carcasse de baleine particulièrement abîmée.

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Commentaires
J
@Père Aimé: Moi aussi j'aimerai croire à autre chose......<br /> <br /> @choule[bunker]: Exact, il doit y avoir un de ça aussi. Mais il y a aussi des erreurs d'interprétations: Plusieurs dauphins qui se suivent, avec leurs mouvements de plonger et de remonter, peuvent donner l'impression d'un long serpent. De même, que le calamar géant, inconnue à l'époque, avec ses tentacules peut lui aussi donner une fausse interprétation ( Mais je pense qu'un de ces jours je ferai une note sur cet animal fascinant ).
C
N'oublions pas non plus que les marins sont trop souvent scotchés à la bouteille de rhum. Pas toujours les yeux en face des trous.
L
Haaa, ça c'est du vrai changement ! bon, j'ai fait le nécessaire sur mon blog pour que cela soit redirigé ici. Concernant l'article, je préfère imaginer que cela ne soit pas une carcasse baleine...Allez, bonne journée !
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